Bien que les familles soit une des cibles privilégiées des auteurs de génocides, les différences entre les modes de victimisation d’individus et ceux ciblant les familles ont été relativement peu étudiées. Cette étude examine les persécutions dirigées contre les familles Juives durant la Shoah en Italie en utilisant des méthodes empruntées à la géomatique et à la géographie historique. Partant d’une base de donnée recensant les victimes de la Shoah en Italie, des méthodes ont été mises en places afin d’identifier des groupes familiaux et de déterminer si, et à quel moment, ces familles ont été séparées. Les résultats des études statistiques réalisées montrent que certains individus – notamment les enfants, les Juifs nés en Italie, ceux arrêtés en 1944 ou en 1945, et ceux arrêtés par des Italiens ou par des Italiens avec des Allemands – avaient plus de risques d’être séparés de leur famille que les autres, et que les séparations de familles étaient particulièrement fréquente dans les camps ou les prisons de petite ou moyenne taille.
Cette publication reprend le résumé et le diaporama d’une étude co-réalisée avec Alberto Giordano intitulée « Séparation des familles Juives pendant la Shoah en Italie » (Separation of Jewish Families during the Holocaust in Italy) et présentée en avril 2016 lors la conférence annuelle de l’Association Américaine des Géographes (AAG).